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Passion Toxique

  • Photo du rédacteur: pmartinpsy
    pmartinpsy
  • 29 janv. 2024
  • 3 min de lecture

           

Introduction


Quand est-ce que la passion devient malsaine ? Quand est-ce que l’amour devient monstrueux ? Depuis quelque temps on parle beaucoup de pervers narcissique, et si cette chimère n’existait pas, et que l’on avait créé ce monstre comme bouc émissaire, pour comprendre ce que l’on ne comprend pas toujours et nous dédouaner de notre responsabilité vis-à-vis de notre vie. Je dis souvent à mes patients que pour faire une relation il faut être deux, et que c’est cette relation qui peut finalement avoir des allures perverses pour l’un comme pour l’autre. Ici je présenterais donc les débuts de ce qu’est un amour pervers, la passion comme une drogue. Pour toutes ces femmes et ces hommes accros à leur amant et à leur maîtresse…


L’amour peut-il être un toxique ? Au même titre que les produits pharmaceutiques que nous consommons pour atteindre d’autres sphères ?

Selon P. Aulagnier (1975) « le toxique nous apparaît comme – au-delà de la substance » ce serait donc un lieu transitionnel, un entre-deux monde, où pourrait se développer l’imaginaire mais « qui a cette particularité de détruire, de se substituer au psychisme lui-même ».

 

Conjugopathie

            Comme le présente M. Reynaud (2010/07), nous ne pouvons voir que superficiellement une condition entre l’état amoureux et l’addiction à un produit. C’est à cette jonction qu’il faut marquer la différence, ainsi il ne faudrait plus utiliser le terme d’état amoureux, mais de passion amoureuse. Ce qui n'est plus exactement la même chose. Cependant cette digression permet de faire un parallèle, pour la réflexion. Cette passion amoureuse, se traduirait par une intense motivation et un besoin impérieux de l’autre. Il peut donc être envisagé une conception psychopathologique d’un trouble de la passion amoureuse, « caractérisé …) par des modalités problématiques des relations amoureuses entraînant une détresse significative et la persistance du comportement malgré la connaissance de ses conséquences néfastes ».


Nous pouvons en faire une description clinique, qui bouleverserait le fonctionnement



cérébral à trois niveaux : les sensations, les émotions et les cognitions. C’est sur cette dernière notion qu’il est important d'insister. Puisque l’altération cognitive du sujet, passe par la focalisation de l’attention, "l’amoureux focalise la quasi-totalité de son attention sur l’être aimé …) souvent au détriment de tout et de tous autour de lui (travail, famille et amis). Il y a aussi un envahissement de la mémoire et de la pensée".


Le besoin de l’autre arriverait par la question du manque (ou frustration) et par l’incertitude de pouvoir retrouver l’autre ou non. Ainsi ce dernier propose l’idée que des émotions douloureuses, dû justement à la frustration ou l'incertitude de la réponse de l'objet, se traduirait selon les cas, par l’anxiété ou/et la dépression. Les cognitions seraient donc dominées par l’incertitude, ce qui renforcerait le besoin de recherche de l’objet. Il y aurait impact dû à une exacerbation de la notion de récompense. C'est en lien avec l'idée de « l’effet Romeo & Juliette », les difficultés ou l’adversité, en faisant craindre le manque et l’absence de l’objet, feraient s’accroître la passion.


Néanmoins, pour pouvoir parler de pathologie, il faut que l’envie soit devenue un besoin, que la souffrance ait pris le pas sur le plaisir et que le manque soit devenu proéminent. Le sujet continuerait alors, qu'il devrait arrêter, malgré l’humiliation, la honte et les conséquences néfastes. Le sujet irait jusqu'à devenir esclave de ses sentiments, l’autre devenu alors à ce moment « sa drogue », il est accroché, attaché.


Il faut pour comprendre le mécanisme menant du plaisir à l’addiction amoureuse, un préalable. Celui-ci passe par l’idée d’une certaine prédisposition entre un individu, dit vulnérable, et le produit qui lui serait plus ou moins addictogène. On émet ici l’idée, d’une liaison entre le sentiment de manque et la composante de l’anxiété, qui pourrait engendrer cette vulnérabilité chez le sujet, qui est en lien même avec le style d'attachement précoce d'avec le « care giver ». L'on peut concevoir la relation de l'anxiété par l’idée de la « douche écossaise », un coup froid un coup bouillant, soit ici l’alternance d’état ayant un fort pouvoir addictif. C’est ce que l’on peut nommer l’expérience du manque ou l’absence psychologique.

           

Conclusion


Être drogué, ce n’est pas forcément ce que l’on croit : accro à la coke, au jeu vidéo… Finalement on peut être aussi accro à l’autre, à son odeur, sa présence, à ce qu’il représente… L’amour passion, peut devenir une drogue pour chacun d’entre nous et nous pousser aux pires folies, au pire sacrifie…

 

Comments


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