top of page

Le langage

  • Photo du rédacteur: pmartinpsy
    pmartinpsy
  • 18 janv. 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 mars 2024

Article 1 sur la découverte de la psychanalyse Lacanienne


Le langage, un substitut du réel


Le langage est notre capacité à évoquer le réel. C’est parler de ce qui est, de ce qui existe. Il nous permet de communiquer avec les autres, de partager nos idées et nos expériences. Il est toujours un décalage, une représentation imparfaite. D’ailleurs il ne s'agit pas de reproduire le réel de manière exacte, mais de le représenter de manière approximative par des éléments linguistiques, appelés symboles.

Un symbole est un substitut qui vient représenter l'objet réel. Il est constitué d'un signifiant, c'est-à-dire d'un élément linguistique qui renvoie à un signifié, c'est-à-dire à une signification.


Pourquoi est-ce important en thérapie ?


Le symbole est un concept important en thérapie, car il permet de comprendre le fonctionnement de l'inconscient. L'inconscient est structuré par le langage, et comme le langage. Et les symboles sont le moyen par lequel l'inconscient se manifeste.

En analysant les symboles utilisés par le patient, le thérapeute peut l’aider à comprendre ses désirs refoulés et ses conflits intérieurs.

Cette interprétation est compatible avec la théorie de Jacques Lacan sur le langage. Lacan considère que le langage est un système de signes qui permet de représenter le réel. Cependant, il est toujours un décalage, c’est une représentation imparfaite. C'est pourquoi il est nécessaire d'interpréter le langage pour en comprendre le sens. Et non pas les émotions de votre visage, ou par l’imposition de pierre…

 

Substitut symbolique

 

Il nous faut revenir ce que voudrait dire un « substitut symbolique ». Attention ce n’est pas le réel en lui-même, l’action n’est tout bonnement pas possible pour les psychanalystes. Aucun d’entre nous ne va pouvoir que le représenter. Il faut bien comprendre que dans le réel, l’objet continue d’être, même en notre absence. Le réel est ce qui existe même en dehors du champ symbolique (du code), des mots. Cependant il ne faut pas confondre le réel avec le monde extérieur. Il faut qu’une partie de l’objet se perdre pour lui permettre d’être représenté.

Nous pouvons prendre l’exemple du mot : ingénieur, ce qui se perd c’est tout ce qu’est la personne. Elle se réduit à une seule représentation voire un signifiant. Il est donc impossible de représenter une chose dans le réel parce qu’aucun symbole ne peut représenter dans son entièreté un objet ou encore le réel. C’est d’ailleurs aussi pour cela que l’analysant ne peut que tourner autour de son sujet inconscient, puisqu’il ne pourrait jamais représenter son réel.

Voici quelques exemples de symboles :

  • Un mot peut être un symbole : le mot "mère" peut représenter la figure maternelle, qu'elle soit réelle ou symbolique.

  • Une image peut être un symbole : un rêve peut être interprété comme un ensemble de symboles qui renvoient à des désirs et des conflits inconscients. D’ailleurs dans l’interprétation des rêves ce sont les images comme des mots qu’il faut chercher à analyser.

  • Un comportement peut être un symbole : une phobie peut être interprétée comme un symbole d'un désir ou d'un conflit inconscient.

 

Langage et signe

 

Le langage est un système de signes, qui va venir s’opposer en lui-même mais qui ne peut prendre un certain sens que par rapport à tous les autres. Cela veut dire que l’opération de



la métaphore paternelle va se répéter au fur et à mesure que le sujet se confronte à la vie et au discours. Et il va se constituer une chaîne de signifiant. Mais ce signe n’émerge pas seul, l’enfant ne vient pas à vocaliser « maman » par le plus grand des hasards. C’est la contribution de l’Autre qui amène l’enfant à l’ordre symbolique, qui construit le signe, l’enfant beigne dans le langage avant même sa naissance. Cet acte dont nous sommes en train de discuter n’est autre que l’acte de symbolisation, représentant la construction du signe, en associant le signifiant au signifié.

Exemple : je suis l’heureux observateur de cette construction. Une petite fille d’un peu près 2 ans, point des doigts tout ce quelle désir et dit « pi », son père la regarde et lui dit « non, télé ». Elle se retourne contrariée et pointe du doigt sa mère « pi », son père encore une fois lui répond « non, maman ». Sa mère attrape le pain sur la table et lui donne un morceau.

C’est dans l’échange avec le parent qu’elle va devoir apprendre à faire une distinction, séparation qui lui permet de « communiquer avec l’autre ». L’enfant et le parent sont donc parties prenantes dans la construction.


Par ailleurs, Joël Dor nous dit : « le sens du signe comme ce qui représente l’intervention d’un sujet […] puisque le sens du signe dépendant du sens des autres signes, il actualise donc l’intervention d’un sujet au regard du sens d’un autre signe […] Or nous sommes fondés à écarter et le sens et le signe comme tels, en vertu de la primauté du signifiant sur le signifié […] a ne retenir que le signifiant, il apparaît donc qu’un signifiant est bien ce qui représente un sujet pour un autre signifiant ».


C’est ce que nous avons déjà proposé dans notre explication. C’est-à-dire, dans l’exemple de l’enfant, pain va substituer maman, et va renvoyer dans l’inconscient « maman ». Mais en réalité cela va plus loin que ça parce que l’enfant ne va pas juste parler du pain, il va élaborer son discours et va enrichir sa capacité de signification pour l’Autre mais aussi pour lui-même. Et c’est cela qui va être aliénant, parce qu’il est obligé d’utiliser ce langage, pour se comprendre et se faire comprendre. Sauf qu’il faut, que toutes les demandes à partir du langage n’ont plus le sens premier du désir, qui a été refoulé à cause de la division.

           

Conclusion    


Le langage est un outil puissant qui nous permet de communiquer avec les autres et de nous représenter le monde. Mais il a aussi un effet sur nous-mêmes, car il nous divise : la conscience et l'inconscient.

La conscience est ce que nous croyons connaître de nous-mêmes. C'est le "moi" qui parle, qui pense et qui agit. L'inconscient, lui, est ce que nous ignorons de nous-mêmes. C'est le lieu du « je » de nos désirs, de nos fantasmes et de nos conflits.

C’est ce qui nous permet de passer de l'inconscient à la conscience. Il nous permet de donner une forme à nos désirs et de les rendre intelligibles. Mais c’est aussi ce qui nous empêche de connaître pleinement notre inconscient. Il nous impose des limites et des contraintes qui nous empêchent d'accéder à tout ce qui est refoulé.

Nous sommes tous des sujets du réel jusqu'au moment où nous sommes nommés ou prénommés. En nous nommant, nous sommes introduits dans le monde du langage. Nous devenons des sujets symboliques, c'est-à-dire des sujets qui sont représentés par des signifiants. Toutefois en devenant des sujets symboliques, nous nous séparons de notre part inconsciente. Nous perdons une partie de nous-mêmes, qui reste refoulée dans l'inconscient.


J’ai essayé ici d’expliquer comment le langage nous façonne en tant que sujets. Voici quelques exemples concrets de la façon dont le langage nous divise :

  • Quand nous disons "je", nous croyons nous référer à nous-mêmes, mais nous ne sommes pas tout à fait ce que nous disons. Nous sommes aussi le sujet du désir, qui est refoulé dans l'inconscient.

  • Quand nous disons "elle est belle", nous exprimons un jugement esthétique, mais ce jugement est aussi chargé de désir. Nous projetons nos désirs sur l'autre, et nous nous imaginons qu'elle est ce que nous désirons.

  • Quand nous disons "je veux être parfait", nous exprimons un désir, mais ce désir est aussi impossible à satisfaire. Nous sommes toujours insatisfaits, car nous ne pouvons jamais atteindre la perfection.

La compréhension de la division du sujet par le langage est importante pour la thérapie psychanalytique. Elle permet au patient de comprendre ses désirs et ses conflits, et de se libérer de ses symptômes.

 
 
 

Bình luận


Voyager en Amérique

Avis google 

Cela fait 5 ans que je suis suivie par M. Martin. Souvent pendant ces années de construction et de travail profond, je me suis dit que prendre ce rendez-vous en 2018, sur les conseils d’un très bon ami, fut la meilleure décision de ma vie.

55946.png.webp

Je le recommande. Il sait me faire voir beaucoup de choses sur moi-même au temps et au rythme qui me correspondent. Il m'accompagne également pour mon activité professionnelle et depuis j'ai une meilleure approche avec mes clients.

écriture

Avis google

Professionnalisme écoute et justesse d’analyse qui m’ont permis de travailler, avancer et commencer à résoudre des problèmes ancrés profondément. Praticien que je recommande.

bottom of page