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L’attachement dans le couple

  • Photo du rédacteur: pmartinpsy
    pmartinpsy
  • 22 janv. 2024
  • 4 min de lecture

Détour historique sur l’attachement, pour parler de celui dans le couple  





1.    Bowlby

 

Pour envisager la théorie de l’attachement nous devons faire un détour dans l’histoire pour s’intéresser à quelques grands chercheurs qui ont révolutionné notre conception de l’attachement. Mais avant de vous faire découvrir Bowlby, Il faut faire un crochet par la conception de Spitz. 

D’après ce dernier, la mère acquiert au cours de la première année de vie de l’enfant le statut d’objet. C’est en venant satisfaire les besoins alimentaire de l’enfant, que la mère, ou son représentant pour l’enfant, deviendrait un "objet" pour le bébé. Mais plus que cela, c’est le mode de relation établie, pendant cette période, qui viendrait mettre en place ce que l’on va appeler un « prototype des relations sociales » ultérieures. D. Winnicott pédiatre anglais qui a beaucoup théorisé sur l'enfant et la relation aux parents, propose l'idée que pendant cette période le parent obéit littéralement à l'enfant, et plus précisément la mère ; c'est la "période de préoccupation maternelle primaire". C'est un moment où le parent est pleinement préoccupé de manière aliénante au besoin de l'enfant. Nous pouvons faire un petit aparté Lacanien ici : "le désir c'est le désir de l'autre". Le bébé n'a aucun désir, d'une certaine manière il n'a pas plus de besoin, cependant il a une souffrance physique, corporelle, qui doit être interprétée par le parent comme une demande. Ainsi nous avons cette tendance à dire quand bébé pleure, "tu as faim". Mais non, l'enfant n'a pas faim, il a juste une souffrance qui est interprétée par le parent comme étant la faim. C'est ainsi que l'enfant entre dans le monde du langage et du désir.

            Pour Bowlby, les besoins sociaux seraient primaires chez le bébé, et ils se doivent d’être satisfaits de manière indépendante des autres besoins dits primaires. C'est d'après ses recherches effectuées sur les animaux, comme le petit singe, qu’il a pu être constaté que la recherche de nourriture est volontairement sacrifiée, au profit de celle du contact. Selon lui le comportement d’attachement, chez le bébé, aurait pour fonction première une demande de protection. Il y aurait donc une association entre besoin de protection et sentiment de protection qui se formerait pendant la première année. Association qui serait géré par un système de communication dyadique (à deux), qui se formerait de manière évolutive entre la mère et l’enfant. Cela sera nommé le lien d’attachement : « l’attachement étant l’ensemble des processus sous-jacents à la recherche et au maintien de la proximité avec une personne particulière de l’entourage de l’enfant, généralement celle à qui sont dévolues les soins à prodiguer à l’enfant : la mère ».

            Mais attention il est a noter que l’enfant ne construit pas seulement de « working model » de sa mère. Il le fait aussi à partir des relations avec d'autres personnes de son entourage, comme le père... Le bébé ne s’attache pas exclusivement à la mère, il peut s’attacher à plusieurs personnes de son environnement avec le temps. Les conduites d’attachement pourraient donc être différentes selon l’interlocuteur. Ce qui sous-entendrait que nous n’avons pas qu’un seul « prototype des relations social ».  



2.    Ainsworth

           

            Pour poursuivre sur la notion d’attachement, il faut passer par les travaux réalisés par Ainsworth. Ceux-ci permettant la mise en évidence des comportements d’attachement vis à vis de la relation dyadique, entre la personne qui donne les soins (mère, père ou autre) et le bébé. D’après cette dernière, les comportements d’attachements se mettent en place de manière différente selon chaque enfant. Mais la mise en place de ceux-ci, sont étroitement liés aux comportements de celui qui fait ou donne le soin.

Pour Ainsworth, il faudrait différencier trois types de "care giver" : un premier type plutôt sensible et adapté aux besoins de l’enfant. Un second type que l'on nommera d’aléatoires, avec des conduites dites incertaines. Et un troisième que l’on dira intervenant ou rigide.

Pour déterminer les différents types de "care giver", les recherches se sont portées sur le degré de sensibilité. Ce degré prendre donc en compte le point de vue de l’enfant et la mise en place de la qualité du lien d’attachement. Cette recherche a pu mettre en exergue, l’impact que le type de relation avait sur la formation du lien d’attachement pour l’enfant. Et c’est en 1978 que Ainsworth a postulé, que la qualité du lien d’attachement aurait une stabilité importante au cours du développement de l’enfant mais aussi à l’âge adulte.

 

3.    L’attachement dans le couple (idée de liaison vers l’âge adulte)

 

            Selon Michel Delage « l’homme comme être social est dans la nécessité biologique d’être en lien. Pour réguler ses émotions, apaiser les circonstances stressantes de son existence, mieux penser et donner du sens à sa vie. ».L’attachement adulte semblerait cependant différent de celui de l’enfant, pour l’adulte nous ne pourrions pas parler de besoin vital de protection, mais peut être plus d’un besoin vital d’un contact avec l’autre. L’attachement, ne serait qu’un aspect des liens de couple et la sexualité serait l’une des autres composantes comme nous l’avons montré dans l’article sur « le pourquoi l’amour ».

Par ailleurs, le mouvement ne serait plus unilatéral, pour l’adulte, chaque individu qui compose le couple deviendrait une figure d’attachement pour l’autre.

 

Conclusion

Bien que l’attachement adulte soit hérité de celui de l’enfance, il n’en reste pas moins qu’il peut se développer, se transformer au contact de l’autre au sein de la relation de couple. C’est justement l’idée de bilatéralité qui est au centre de l’attachement dans le couple. Cela serait donc un processus dynamique dans le temps et  organisateur de la relation elle même. Il faut entendre par là, que certains individus pourraient changer leur prototype de relation social au fur et à mesure de la relation. Une personne rigide n’est pas obligé de rester rigide toute ça vie. C’est comme s’il pouvait s’opérer au contacte de l’autre un remaniement, rien ne serait donc immuable, l’Homme peut donc changer et apprendre.

On peut souvent entendre : « avec elle/lui, il/elle à changé… leur relation la transformé », comme si ce changement était une mauvaise chose. Et si c’est le cas ne vous êtes vous jamais demandé pour qui c’était une mauvaise chose ? 

 

 

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