Communication & psychologie sociale 2
- pmartinpsy
- 27 mars 2024
- 3 min de lecture
Pour faire suite à ce qui a été proposé sur la question de la comparaison sociale :
L’un des personnages importants en psychologie sociale, c’est Léon Festinger. Ce monsieur, a proposé une approche particulière de notre besoin, ou désir de nous comparer aux autres. La comparaison peut être vue comme une demande d’évaluation inconsciente de ses opinions ou aptitudes. D’une certaine manière, c’est ce que l’on appelle le jugement interne.

D’après Festinger quand nous n’avons pas de critères objectifs suffisant pour émettre notre jugement interne, nous nous dirigeons vers les autres (individuel ou groupal). C’est finalement ce que l’on nomme un « référent social ». Aujourd’hui le référent social n’est autre que l’ordre mondial des scientifiques. D’ailleurs écoutez les médias, dès qu’ils ont quelque chose à nous faire avaler ils nous disent : « notre expert scientifique ceci ou cela » il est toujours question d’un expert qui possède la science. Au Moyen Âge, les experts étaient les prêtres et l’église. Dieu était le référent social.
Ce besoin d’évaluation qui se doit d’être précis sous peine de provoquer de l’anxiété pousse chacun d’entre nous à certaines choses :
Chercher un référent
Ce référent se doit d’être semblable à moi
Mais il doit aussi être supérieur à moi, paradoxe, il doit être mieux que moi pour que j’accorde du crédit à ce qu’il dit. Mais attention pas trop sinon… Cela devient de la tyrannie
Qu’il m’apporte suffisamment d’information
Cependant des travaux plus récents ont nuancé ce propos en montrant :
Que la cible (l’orientation) peut varier (cf. comparaison libre vs. Imposée)
Comparaison ascendante, autrui meilleur que soi = s’améliorer
Comparaison descendante, autrui moins bon que soi = rehausser l’estime de soi
Comparaison latérale, autrui aussi bon que soi = valider, s’assurer que les gens pensent comme nous (cf. opinions).
Que la comparaison est une source d’émotion, de ressenti (nous conduit parfois dans des états affectifs forts, notamment à l’égard de cette personne, forme de mépris, pitié ou désir).
Que le choix de la cible de comparaison dépend aussi du type de question (du problème) posé.
Petit détour vers nos amies les émotions !
Un chercheur du nom de Schachter a cherché à ramener les différentes idées proposées plus haut aux émotions. Selon lui, les comportements de l’Homme (c’est-à-dire d’avoir besoin des autres) sont certes induits par une recherche de comparaison sociale. Mais ces comportements devraient disparaître à partir du moment où les personnes pourraient avoir un feedback vis-à-vis de leurs émotions mais aussi de celles des autres. Il n’y aurait pas « d’incertitude », pas d’inconnu dans l’équation. D’une certaine manière on parle ici d’un contrôle complet de l’environnement.
Des expériences ont été menées pour savoir si cela avait un véritable impact sur l’homme. Gérard et Robbie (1961 et 1963), ont démontré que c’était donc un mouvement d’incertitude qui poussait l’Homme à se comparer. De même du coup à s’affilier, avec le manque de feedback il est plus facile de se soumettre au groupe, si je pense comme eux, je suis dans mon bon droit…
Pour aller plus loin vous pouvez vous intéresser aux expériences de Milgram.
Conclusion générale :
Le processus de la comparaison sociale est un mouvement qui pousse à la recherche de consensus et favoriserait le conformisme.
Ce processus montre que nos perceptions, nos jugements, nos ressentis sont en grande partie relatifs aux groupes (ou aux personnes qui les représentent) servant à la comparaison.
Si je me compare avec des amis qui partent pendant les vacances aux Bahamas je me sens malheureux = comparaison ascendante.
Alors que si je me compare avec des amis qui partent en Bretagne (où il pleut souvent), je me sens mieux = comparaison descendante.
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