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En savoir plus sur la psychanalyse

  • Photo du rédacteur: pmartinpsy
    pmartinpsy
  • 15 janv. 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 mars

Introduction

 

            À quoi sert-il d’entrer en analyse ? Au quoi peut bien servir la psychanalyse ? Voilà une bonne question, pour un monde en souffrance. Bon nombre de personnes arrivent sur le divan et savent déjà tout sur elles. Alors quoi faire ? Pourquoi souffrent-elles [A1]

Comment en vient-on à souffrir quand l’on sait tout sur soi-même ? C’est une drôle d’interrogation que celle-ci. Une interrogation qui me laisse perplexe depuis près de 7 ans. Cela fait 7 ans que je reçois un certain nombre de personnes qui arrivent sur mon fauteuil de psy, et qui savent déjà tout. Ce qui fait poser la question comment en venez-vous à souffrir ? « Bah je ne sais pas, c’est pour ça que je viens vous voir ». Je dois bien l’avouer aujourd’hui un patient sur deux est agacé par cette question. Pourtant, le patient en question arrive très bien à m’expliquer qu’il sait tout. Que reste-t-il au psy pour aider le patient ? Lacan dirait certainement (enfin j’imagine) un acte, mais lequel ?

Celui de permettre aux patients, me semble-t-il de lui permettre de vivre la même expérience que nous-même avons vécus : la découverte de notre inconscient. C’est une aventure, un voyage, en plusieurs étapes, ou peut-être bien une odyssée ou chacun d’entre nous pourrons l’espace d’un instant devenir un Ulysse.




 

Avec l’approche lacienne de la psychanalyse, c’est une rencontre nouvelle que nous pouvons faire de ce que l’on nomme : le sujet. Nous découvrions que le sujet et l’inconscient, ne sont pas exactement la même chose que ce que l’on peut trouver en psychologie ou en philosophie.

 

Voilà ce que je voudrais proposer avec les 10 prochains articles, soit découvrir ce qu’a à proposer la psychanalyse, ce voyage introspectif pour rencontrer votre étranger. Mais cette odyssée se fait à la manière d’un voyage à « la Alice au pays des merveilles », en suivant le chat du cherche tout…

            S’il y a un lieu pour le « sujet », il doit y avoir une direction à ne pas prendre pour ne pas s’y rendre ? Comment donc se rendre dans un lieu que l’on ne connaît pas, pour y connaître quoi ? Ce que l’on ne connaît pas ? Quel désir de savoir, de savoir sur ce « sujet que l’on méconnaît » ? Sommes-nous vraiment tous concernés par la vérité de notre désir ou de notre sujet ? Certes oui, nous diraient les psychanalystes, en tous les cas tous les bons névrosés le sont !  Pourquoi voudrions-nous donc « dévoiler un nom-savoir » en chacun de nous ?

            Qui veut se rendre dans ce lieu qui semble obscur ? Dans ce lieu de l’éther ? Après tout Platon nous parle d’une chute brutale, suffisamment traumatisante, quand elle percute le corps pour qu’elle (l’âme) oublie ce qu’elle sait. Faut-il en repasser par là pour retrouver ce qui a été perdu ? Et si l’on dépasse ce que l’on sait, peut-on finalement se rendre vers ce que l’on ignore ? Si oui, comment le reconnaître et s’y rendre ? Comment voyager vers son odyssée subjective ?

 

Pour introduire notre propos nous pouvons relever ces mots dans la chose freudienne :

 

« Car ce sujet dont nous parlions à l’instant comme du légataire de la vérité reconnue, n’est justement pas le moi perceptible dans les données plus ou moins immédiates de la jouissance consciente ou de l’aliénation laborieuse. Cette distinction de fait est la même qui se retrouve de l’alpha de l’inconscient freudien en tant qu’il est séparé par un abîme de fonctions préconscientes, à l’oméga du testament de Freud en la 31e de ses Neue Vorlesungen : « Wo Es war, soll Ich werden. » […]

 

Analysons-la. Contrairement à la forme que ne peut éviter la traduction anglaise : « Where the id was, there the ego shall be » […]

 

Qu’il a bien écrit (Freud) Das Ich und das Es pour maintenir cette distinction fondamentale entre le sujet véritable de l’inconscient et le moi comme constitué en son noyau par une série d’identifications aliénantes […]

 

Werden, devenir, c’est-à-dire non pas survenir, ni même advenir, mais venir au jour de ce lieu même en tant qu’il est lieu d’être […][1]

 

            Ce que nous vivons en analyse peut prendre un sens nouveau. L’inconscient n’était donc pas là où nous l’imaginions. Cela vient faire prendre un autre sens à la vérité universitaire, nullement remise en question à cet endroit. Et du coup travailler sur le « sujet ». Le « sujet » n’aurait donc rien à voir avec le moi ? Et donc le « sujet » serait ailleurs, mais où ?

            Nous voulons vous proposer une phrase de Lacan qui pourrait être une réponse de Yoda, sur ou se trouve ce fichu sujet dont nous parlons depuis le début : « Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas. Je ne suis pas, là où je suis le jouet de ma pensée. Je pense à ce que je suis, là où je ne pense pas penser », donc dans l’inconscient.

 

Pourquoi ? Ou encore comment [A2] le sujet ne serait pas là où il pense ? Et serait finalement là où il ne pense pas ?

Lacan nous dit :

 

         « Que le sujet comme tel dans l’incertitude pour la raison qu’il est divisé par l’effet de langage […] Par l’effet de parole, le sujet se réalise toujours dans l’Autre, mais il ne poursuit déjà plus là, qu’une moitié de lui-même. Il ne trouvera son désir que toujours plus divisé, pulvérisé, dans l’incunable métonymie de la parole. L’effet du langage est tout le temps mêlé à ceci qu’est le fonds de l’expérience analytique, que le sujet n’est sujet que d’être assujettissement au champ de l’Autre, le sujet provient de son assujettissement synchronique dans ces champs de l’Autre. C’est pour cela qu’il lui faut en sortir, s’en sortir, et d’en sortir à s’en sortir, à s’en dépatouiller »[2].

 

 



            La division serait donc au cœur de l’impossibilité pour l’homme de pouvoir connaître le sujet de son désir, puisqu’il « est où il ne pense pas ». Pour démontrer cette idée, nous essayerons de reprendre et de décortiquer la question de la spaltung, autre mot allemand pour dire division. Cela nous amènera à parler de l’idée que peut amener la division à se méconnaître, d’être dans le semblant ou le leurre, qui n’est autre que l’objectivation symbolique du Moi.

Pour mieux comprendre ce cheminement réflexif, nous serons obligés de passer par la question du stade du miroir. De là nous repartirons sur la question de comprendre ce que voudrait dire : « je pense où je ne suis pas ». Pour discuter cette question, l’idée sera de comprendre la perception du réel et ce que cela fait émerger, soit selon nous une articulation entre l’imaginaire et le réel. Le langage se retrouvera au centre de notre cheminement et nous chercherons à comprendre l’impact de la métaphore paternelle dans la construction du discours.


[1] Jacques Lacan, [1955]. « La chose freudienne ou le Sens du retour à Freud en psychanalyse », Écrits. Paris, Seuil, 1966. p.413-414

 

[2] Lacan Jacques, Livre XI du Séminaire, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (1963-1964), Paris, Le Seuil, 1973.

 

 [A1]A qui renvoie ce « il » ?

 

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